
Super Vision et Game Master
Petit détour au début des années 90. Je suis certain que vous vous souvenez tous de la Game Boy de Nintendo, la première console de jeu portable à cartouche interchangeable qui aura marqué les joueurs, même si d’autres s’y étaient déjà tentés bien avant. Nintendo avait réussi un véritable coup de génie avec cette dernière alors que, comme le raconte magistralement Florent Gorges dans son 4° tome de l’histoire de Nintendo, le chemin fut semé d’embûche ! Aujourd’hui, qui n’a pas jouer à la Game Boy ? Tetris, Super Mario Land, Ducktales, Legend of Zelda, Pokemon, Astérix,…

Peut-être vous souvenez-vous également de sa rivale, la Game Gear de SEGA. Très proche des performances de sa 8bits, la Master System, elle se démarquait essentiellement par un écran couleur et une grande consommation de piles ! Mais elle n’était pas pionnière du genre non plus, la Lynx d’Atari également proposait une expérience nomade en couleur, même si cette dernière a trouvé assez peu de joueurs de ce côté de l’Atlantique.

Non, aujourd’hui je voudrais vous parler la console portable asiatique, la Super Vision fabriqué par Watara. Déclinée en deux version, le modèle qui débarque en Asie et Europe en 1992 n’a pas cherché à se démarqué de la Game Boy de Nintendo. Les formes en sont très proches, seuls la croix directionnelle, brevet de Nintendo manque à l’appelle et la Super Vision s’annonce même équipée d’un écran LCD de grande taille face à sa rivale ! Car non, la Super Vision ne se veut pas être une copie chinoise mais bien une console concurrente qui sera moins cher (un peu moins que la moitié du prix) et proposera également de nombreuses cartouches de jeux à prix moins élevés que la concurrence !
Arrivée sur le marché début 1992 avec une dizaine de jeux dont Crystball, un casse-brique dans lignée de Break Out vendu avec la console, la Super Vision annonce la disponibilité d’un catalogue de 50 jeux d’ici la fin de l’année afin de pouvoir vraiment se positionner comme outsider ! C’est que Watara n’en est pas à son premier essai puisqu’elle aurait plus que probablement fabriqué la console Game Master, une autre console un peu cheap, (et même plus qu’un peu) qui sera distribuée en 1990 par d’autres marques tels que Hartung en Allemagne ou Vidéojet en France. (sources lues sur Gamopat)
Voilà plusieurs années que je suis à la recherche de cette Game Boy qui n’en est pas une ! Ce n’est pas pour la qualité ou l’originalité de ces jeux, ni même pour sa singularité mais tout simplement parce qu’elle me rappelle le souvenir de mon ami d’enfance, Xavier Strivay, bien trop tôt disparu !
Retour donc entre 1992 et 1993, tous les enfants mon âge ont une Game Boy. Au moins, une Game Boy, diable qui n’a pas eu de Game Boy à cette époque, je vous le demande ? Oui, chez nous pas de Game Boy, pas encore, le forcing arrivera plus tard, mais je ne m’en fais pas tant que cela à l’époque, puisque tous mes copains en ont une, qui plus est avec une nombre de cartouches grandissantes. Si j’ai donc le loisir d’y jouer très souvent chez eux, j’ai même la grande chance que l’un ou l’autre me la prêtent pour quelques semaines !!!
Chez mon ami Xavier, débarqua un jour, cadeau de son parrain si mes souvenirs sont exactes une autre console portable ! Un souvenir trop vague. Elle ressemblait à une Game Gear, ou peut-être pas. Etait-ce la forme ou la couleur ? Il y avait un casse brique, un clone de Tetris et surtout, un petit jeu de char. Voilà les souvenirs que j’en avais. Si j’ai donc d’abord penser à la Game Master, pour sa forme similaire à la portable de SEGA, la ludothèque me confirmera plus tard qu’il s’agissait plutôt de la Super Vision !
Super Vision et Game Master ayant aujourd’hui rejoint mon petit musée, je me suis attaqué en début d’année à (re)découvrir Hero Kid, l’un des titres de la portable de Watara qui tentait donc alors de se faire une petite place entre la Game Boy de Nintendo et la Game Gear de SEGA. En souhaitait proposer rapidement une 50aine de jeux sur le marché, l’originalité des jeux proposés étaient assez simples, tentant de singer les premiers titres de la Game Boy. Si la plupart sont développé directement par Watara, le studio anglais B.I.T.S déjà impliqué dans le développement de jeux Game Boy proposera quelques titres parfois signés sous d’autres pseudonyme !
Bien que disposant d’un processeur 8Bits WDC 65C02 4mhz similaire à l’Apple II ou l’Atari Lynx et d’un “grand” écran LCD en 4 tonalité de 160px sur 160px, l’ensemble est loin d’être aussi efficace que la portable de Nintendo ! De manière général l’affichage à l’écran est lent, les jeux sont donc en général très mal animé, et souffrant d’un scrolling saccadé dès que les jeux ne se cantonnent pas à un unique tableau !
On va démonter la Watara Super Vision
On va démonter la Watara Super Vision
On va démonter la Watara Super Vision
On va démonter la Watara Super Vision
On va démonter la Watara Super Vision
On va démonter la Watara Super Vision
C’est d’abord une première Super Vision dans un état assez moyen qui est arrivé ici. Pas de cache pile, oxydation importante des contacts. Les premières tentatives ne donnaient aucun résultat ! Après avoir nettoyer les connecteurs, j’ai poussé un peu plus en détail à comprendre ce qui pouvait poser problème. En réalité, pour que le contact se fasse, l’alimentation 5 volt doit passer par la Pin 1 d’une cartouche inséré dans la console ! (Tous les détails sur la machine à lire ici) Et de fait, j’ai maintenant une petite loupiote rouge qui vacille… Oui il faudra aussi des bonnes piles alcalines ou des rechargeables professionnelles afin d’alimenter la bestiole ! … Cependant pas de jeu à l’écran.

Je me suis alors lancé dans le démontage de la console, sans vraiment repérer de soucis majeur. J’ai nettoyé les composants puis remonter le tout. Je parviens maintenant à avoir un écran tout noir ou sans affichage quand je joue avec la molette de contraste, quelques parasite dans le son… mais il y a clairement un problème, probablement de carte mère.
Ce sera donc avec un second modèle que je pourrais vous partager plus en détail la Super Vision ! Pas de secret, la machine était alors vendue à 349Fr chez Conforama, soit un peu plus de 2000Fb chez nous alors que la Game Boy tournait dans les 3600 Fb (600Fr). Les jeux étaient vendus 99Fr, soit 600Fb ! Et il faut admettre qu’à ce prix là, Watara pouvait se contenter de faire du minimaliste !