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Sur la piste de Skunny

Sur la piste de Skunny

Saut dans le temps à l’époque de la bagarre entre le plombier de Mario et le hérisson de Sonic ! Comme le raconte William Audureau dans son excellent livre traitant des mascottes de JV, le jeu de plateforme est en plein essor et chacun cherche son animal fétiche qui mettra en avant son identité. Lézard, chauve souris, éléphant, tout y passe sur console, comme sur ordinateur ! Car oui, comme je vous l’ai déjà raconté, à cet époque je dispose non pas d’une console de jeu, mais bien d’un ordinateur enfin équipé de la couleur et du son… Et aujourd’hui, j’aimerais ressortir quelques vieux dossiers pour vous parler de Skunny, un écureuil belge à la conquête du Far Ouest !

Oh, les aventures de Skunny sont loin d’être des jeux à posséder ou même à avoir un jour tester. L’animation est médiocre et notre rongeur répond très mal tant au clavier qu’au joystick. Cependant pour l’époque, Skunny offrait quelques arguments pour se faire remarquer ! Un prix très bas, l’éxploitation de 256 couleurs de la carte VGA avec scrolling parallax et des sons digitalisés pour peux que vous disposiez d’une carte Sound Blaster. Sur la jaquette, parmi les divers jeux Shareware vendu chez GB, Skunny the wildwest semblait bien sympa et surtout débarquait de nul part ! Jamais entendu parlé dans le Joystick ou le GEN4, enfin une version PC de Mr Nutz m’étais-je dis !

Et oui, en 1993 du haut de mes 15 ans, je n’ai jamais regardé les grandes boites de jeux vidéo dans les magasins. Je ne jure alors que par les Sharewares, ces disquettes vendues pour quelques billets, soit l’équivalent aujourd’hui de 5€, qui renferment quelques trésors venus des Etats Unis, des jeux très proches des consoles de mes amis. Si les pépites ne sont pas rares de Keen Commander à Halloween Harry en passant par Duke Nukem, Bio Menace, Raptor ou encore Highway Hunter, il faudra bien admettre que le résultat de Skunny n’était évidemment pas là hauteur, des saut difficiles, des ennemis qui ne cessent de revenir, et puis diable attraper tous ces maudits moutons était quasi impossible à réussir, même si l’on n’avait eu aucun ennemi à combattre.

Skunny the Wild West - PC MS-DOS (Copysoft, 1993)
Skunny the Wild West – PC MS-DOS (Copysoft, 1993)

Skunny aura incarné dans ma vie de joueur le « mauvais jeux » par excellence, c’est vrai. Et alors que mon frère et moi rêvions alors d’être créateurs de jeux-vidéo, c’était un bon outil de ce qu’il ne fallait pas faire. Au fond, pas si simple, nos premières créations : les séries Badman et Blork soufrèrent également d’un moteur rendant le gameplay difficile…

Ok, il y a les jeux qui vous motivent à les imiter, puis il y a les jeux qui vous motivent à faire mieux qu’eux pour prouver que c’est faisable. D’aussi loin que ça remonte, Skunny in the Wild West appartient à cette deuxième catégorie. Alors qu’on rêvait de pouvoir faire nos preuves sur Super Nintendo dans Bubsy, mon frangin ramène une diskette du supermarché avec la version shareware de Skunny. Une sorte de Mr Nutz pour PC ? (Once upon a Skunny, à lire sur le Blog de Bilou)

Pourtant, bien des années plus tard, c’est avec un étonnement particulier que je découvre dans une vidéo de Dos Nostalgia qu’en réalité, Skunny avait pris naissance chez nous, en Belgique ! Alors que nous gamins créions que ce que nous imaginions presque être la première équipe de créateur de jeux vidéo belges  : P.P.P. Team Software, en réalité de vrais acteurs du jeu vidéo existait déjà comme Art & Magic installé dans le bassin liégeois ou encore l’équipe qui nous intéresse aujourd’hui : Copysoft, située à Bruxelles, comme on peut le retrouver en fouillant dans les fichiers .TXT

Edisys SCRL
Rue du Menuisier
1200 Bruxelles
Belgium
Phone: +32 2 772 49 13
Fax: +32 2 772 47 51
CIS: 100015,3123
100015.3123@compuserve.com

Nous sommes en 2016 quand je fais cette découverte et, à l’image de Florent Gorges, je me sens de devoir me lancer dans un article d’investigation vidéoludique sur les traces de Philippe Mercier, le programmeur des différents aventures de Skunny qui verront le jour chez nous en Belgique pour être diffusé sous le format Shareware de l’autre côté du globe ! Que deviendra l’équipe belge après son dernier Skunny ? Seront-ils impliqué dans d’autres équipes et projets.

Edisys lance donc ses premiers jeux sous le label Copysoft, puis par la suite sous le nom de Magic Touch. Le moteur de jeux utilisés et conçu par l’équipe belge s’appelle le Super Helix Engine et il semble que l’équipe avait pour intention d’en vendre la licence d’exploitation à d’autres équipes. A l’époque de mes investigations, le site Copysoft.com était encore existant.

Références : https://www.abandonware-france.org/ltf_abandon/ltf_infos_fic.php?id=102266
Références : https://www.abandonware-france.org/compagnies/copysoft-45/

 

Quelques clichés de plus de la NES

Quelques clichés de plus de la NES

Durant le confinement, souvenez-vous, j’avais mis en place dans le studio photo de madame tout une thématique autour de la première console de Nintendo dans nos contrées. Je vous avais déjà partagé une bonne partie de ces clichés, tout en prenant le temps de (re)découvrir Tortue Ninja, Batman, Duck Hunt, Al Unser Jr, Solomon’s Key et Legend of Zelda II. Mais il me restait encore quelques photos d’autres titres de ma collection que je pouvais appareiller avec les pages des magazines du Club Nintendo prêtés par mon ami Fred. Avec la reprise, je n’avais pas eu le temps de me lancer dans les retouches de ces dernières,… alors que la Master System avait été, elle, installée dans le salon.

Il me reste de fait, encore bien des jeux de ma collection NES à prendre le temps de découvrir. Robocop, World Cup, Paperboy ou Gremlins 2 n’auront droit qu’à un portrait. Je m’étais déjà essayé à Snakerattle n’ Roll et Bayou Billy il y a quelques années. Impossible évidemment de ne pas prendre quelques dizaines de minutes pour jouer à Ducktales, mais j’étais particulièrement curieux de voir à quoi ressemblait Little Nemo : Dream master. Avec les décors boisés du premier niveau, il y avait un petit air de Bilou, ce jeu que mon frère et moi ne cessons de faire vivre depuis près de 30 années. Si cette forêt est plutôt jolie, le gameplay reste pour ce rapide essai, encore assez rigide…

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Quand les lapins mettent le bazar chez Mario

Quand les lapins mettent le bazar chez Mario

Il faut bien admettre qu’un jeu dans l’univers de Mario développé par Ubisoft, je ne l’aurais jamais imaginé ! Un jeu qui balance les lapins crétins qui avaient qui avaient fait leur première catastrophes dans celui de Rayman, dans le monde champignon de Mario & Luigi, encore moins !

Rayman contre les Lapins Crétins - Wii (Ubisoft, 2006)
Rayman contre les Lapins Crétins – Wii (Ubisoft, 2006)

Pourtant, Nintendo avait déjà laissé d’autres éditeurs le soin d’exploiter son monde dans des genres différents. Si l’on oublie la débâcle d’Hôtel Mario réalisé par Phillips pour sa console CDi alors que l’entreprise néerlandaise venait de chiper le partenariat initiale de conception d’un lecteur CD-Rom pour la Super Nintendo à Sony, la première référence réussie qui me vient à l’esprit est Super Mario RPG conçu par Square Soft. Le studio japonais à qui l’on droit la série Final Fantasy travaille alors en exclusivité à produire des jeux d’aventure sur les consoles de Nintendo depuis plusieurs années. On pourrait retenir également la série Mario Party avec Hudson Soft aux commandes ou Mario & Sonic aux Jeux Olympiques réalisés par SEGA pour la Nintendo Wii.

La Nintendo Wii, justement parlons-en ! Car, c’est avec cette console que Nintendo et Ubisoft se sont rapprochés avec une série d’aventures des Lapins Crétins exclusifs à cette console. Ubisoft va par ailleurs parier gros pour présenter des exclusivités au gameplay originale lors de la sorte de la Nintendo WiiU. ZombiU n’aura qu’un succès mitigé, comme la console, mais à l’origine Rayman Legends aurait dû sortir de manière exclusive sur la console boudée de Nintendo, reposant sur un gameplay pensé pour utilisé l’écran tactile du GamePad.

Bref, voilà pourquoi l’annonce de Mario + Les Lapins Crétins : Bataille Royale au lancement de la Nintendo Switch, premier jeux de la console à mettre Mario en action n’était pas si étonnant et faisait partie des rares jeux qui m’inspiraient à la sortie de la console en 2017.

Quand les lapins crétins s’invitent dans le monde Mario… j’avoue, c’est peut-être le moment le plus comique de l’édition 2017 de la E3 ! A titre personnelle, la Switch n’est pas du tout séduit et les titres qu’elle propose jusqu’ici n’ont pas trop envie de me bousculer ! J’en parlerais un peu plus loin dans cette article, mais de manière générale je n’ai pas vraiment été emballé par les annonces de Nintendo jusqu’à ce cross-over improbable ! Si jusqu’aujourd’hui je n’ai jamais été amusé par les Lapins Crétins d’Ubisoft… trop crétins à mon goût, la fusion avec l’univers de Mario crée un décalage franchement magistral, un sentiment de parodie de l’univers Nintendo totalement inédit dans le monde du jeu-vidéo ! (A lire, Mon Bilan E3 2017)

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PypeBros, codite chronique

PypeBros, codite chronique

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mon P’tit frère ! C’est sa journée, et comme on est tous confiné, je lui dédie ce petit sujet. Il avait écrit il y a quelques mois une très sympathique petite histoire qui raconte son symptôme de codite chronique et tous ses petits projets de jeux vidéo amateurs… Je m’étais dit que je devais au moins partager cela avec mon fiston !

Bonjour docteur,

J’ai commencé ma codite tout petit. Je crois bien que c’est mon frangin qui me l’a ramenée de chez un copain. Quand je voulais jouer à un jeu vidéo ça se terminait toujours dans les pics ou dans les dents d’un monstre. C’était pas drôle. J’avais l’impression que le jeu ne m’aimait pas et en plus du coup, je devais toujours passer le joystick à un plus grand qui du coup jouais beaucoup plus que moi.

Calimero Against the Black Empire en EP Basic (1991-1994)
Calimero Against the Black Empire en EP Basic (1991-1994)

Alors pour se défendre, avec mon frère, on a imaginé une ruse diabolique: on allait fabriquer nous-même un jeu où on serait les seuls à arriver à la fin. Comme les jeux, c’est vraiment trop injuste, on a décidé d’y mettre Caliméro.

C’est là que j’ai fait ma première crise de codite. J’avais bien mis des faux picots partout et des bonus cachés pour pouvoir voler par-dessus la lave, je ne voyais pas que les sauts étaient impossible pour les autres et qu’entendre bipper le PC parce qu’on gardait la touche « droite » enfoncé trop longtemps, c’était pas du jeu.

Calimero against the black empire - Fire Zone 1-1
Calimero against the black empire – Fire Zone 1-1

Plus tard, on a rencontré un super-pote dans un centre de réinsertion sociale pour grands malades et il nous a proposé de bosser ensemble sur un nouveau personnage inspiré des p’tits jeux qu’il faisait sur son amstrad CPC. On l’a baptisé « Bilou ». Il devait avoir 7 mondes avec des pierres magiques à retrouver, une école géante, des pyramides, un ordinateur géant, un volcan, une usine chimique du Groënland et j’en passe.

Puis là, ma codite m’a repris: je venais de jouer à Link’s Awakening sur le gameboy d’un copain, et c’était trop chouette. Je voulais absolument avoir quelque-chose du même genre sur mon PC. Alors j’ai pris les personnages du jeu « Bilou » et j’ai commencé à en faire un RPG

Bilou's Quest - Quick Basic
Bilou’s Quest – Quick Basic

Sauf que je ne voyais pas que avoir son perso qui se coince dans tous les murs en essayant de suivre le curseur souris, c’est pas drôle, et que quand on veut faire un jeu de combat à l’épée, il ne faut pas partir avec comme personnage un explorateur de l’espace tout rond et tout bleu. Et surtout, surtout ne pas prévoir de trouver le bouclier après 40 minutes de jeu et attendre d’avoir traversé la mer pour trouver une épée…

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Notre rêve : faire des jeux vidéo

Notre rêve : faire des jeux vidéo

C’est vraiment avec un grand intérêt que je me plonge chaque semaine dans les différents sujets traités par le MOOC Introduction à la culture vidéoludique et si je reviens régulièrement par ici pour en parler, ce n’est pas parce que j’ai participé à la production de celui-ci mais bien parce qu’il me permet de structurer mes réflexions sur ce vaste sujet qui me passionne bien plus que je ne joue !

Le 3° module présenté par Pierre-Yves Hurel se concentre sur le jeu vidéo amateur. C’est un angle d’attaque particulièrement intéressant car j’ai le sentiment que cette pratique du jeu vidéo n’a jamais eu droit aux projecteurs, encore moins à être étudiée… Or je m’y sens particulièrement concerné.

Projet PPP Team : Logic Labyrinth
Projet PPP Team : Logic Labyrinth

Si j’en retourne à mon expérience, lorsque mon frère et moi avons découvert les premiers jeux vidéo vers 7 et 6 ans au début des années 80, nous avons très vite eu la volonté d’en réaliser nous-même. A cette âge, ce n’est évidemment pas l’envie de vendre des jeux qui nous attire, même pas encore de les partager autour de nous mais bien de pouvoir concevoir des jeux proches des mécanismes rencontrés dans d’autres productions mais qui serait alors propre à « notre univers » et qui intégrerait des éléments que nous apprécions particulièrement. C’est ce qui est ciblé comme le « Je crée MON jeu vidéo« .

Comme mon frangin Pype en parle sur son blog, j’avais par exemple tendance à systèmatiquement placer des passages secrets partout pour récupérer des vies voire à cacher toutes les sorties de niveaux derrière un élément qui aurait dû tuer le personnage. Effectivement, je voulais offrir à celui qui jouerait à MON jeu le même sentiment que celui que je ressentais quand je découvrais un passage secret dans un jeu.

Quand j'étais gamin - Space Mission
Quand j’étais gamin – Space Mission

Mais pas encore de passage secret au milieu des années 80. Nous avons eu d’abord nos premiers cours de BASIC le samedi matin à l’école des Bouleaux avec Monsieur Bair. Moi, j’ai très vite été déçu de ce que l’énergie mise pour faire des lignes de codes m’offrait comme résultat. Mon frère étant plus inspiré par la programmation, je m’occupais donc de mettre sur papier des niveaux, des idées de jeux, de monstres, le plus souvent en m’inspirant de ce que j’avais pu expérimenter comme jeux. Un jeu comme Rick Dangerous, un jeu comme Shamus, puis plus tard un jeu comme Zelda, un jeu comme Sonic… Les idées ne manquaient sur la pile de projets que je laissais à mon frère aux fils des années.

 

Space Mission - C64
Space Mission – C64

Pendant les années 80, deux projets principaux s’afficheront sur l’écran monochrome du Commodore 64, programmés en BASIC pour le frangin. Un logiciel d’apprentissage de géographie EuroGéo ainsi que le début du projet Space Mission qui devait à l’origine être un simulateur de navette spatiale avec visite de base sur différentes planètes qui aurait été représenté par des labyrinthes. Néanmoins, le manque d’accès à des ressources machines pour programmer sur le Commodore 64 à une époque où Internet n’existe pas et bien évidemment nos moins de 10 ans ne permettaient pas de pouvoir faire tellement mieux à cette époque.

Calimero Against the Black Empire en EP Basic (1991-1994)
Calimero Against the Black Empire en EP Basic (1991-1994)

Parmi toutes les idées qui allaient se poser sur la table au début des années 90 certaines ont été plus ou moins avancées. Il y eu tout d’abord le projet Calimero Against the Black Empire qui émergea assez vite après avoir découvert le jeu Sonic the Hedgehog. A cette époque, nous nous faisions appelé le studio JMWS et le frangin Pype basculait doucement du Commodore 64 à la programmation en EP Basic sur notre nouveau PC 80386 DX40, toujours en écran monochrome. Après une série de croquis, quelques premières grilles de sprites ont été réalisées pour le Commodore 64, mais une version PC proposant un Calimero plus reconnaissable fini par voir le jour.

A nouveau, le travail de titan de programmation pour coder des listings d’écrans est long, l’arrivée d’un écran couleur et d’une carte son viendront offrir quelques moments de satisfaction mais également la nécessité de revoir chacun des niveaux… modification de résolution oblige. Quoi qu’il en soit, notre Calimero était loin d’égaler la rapidité du hérisson de SEGA !

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