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Tag: Marcella Marcon

Au revoir Mamy des champs.

Au revoir Mamy des champs.

Je m’étonne chaque jour en grandissant du miracle des souvenirs. Des images, des sons, des odeurs que nous pouvons garder au fond de nous, gravés dans notre mémoire depuis notre plus jeune âge…

On m’a raconté que quand j’étais petit, vraiment petit, je t’appelais Mamy Co Bleu. Çà je ne m’en souviens pas, pour moi tu as toujours été Mamy des Champs !

J’étais toujours content de savoir que nous allions partir chez toi Mamy. On embarquait dans la Polo orange, on roulait le long de l’eau à coté des grand arbres, puis on prenait une petit rue de campagne jusqu’à ta maison et sa porte bleue. Tu venais nous ouvrir et nous faire plein, plein de bisous. Moi je savais bien que tu n’allais pas me manger, mais le petit frère n’en était pas toujours certain !

Parfois, j’allais loger chez toi, et ça c’était vraiment chouette ! On avait le temps d’aller  dans le jardin voir les poules et trouver les œufs, on pouvait jouer des heures à la bataille avec  4 ou 5 jeux de cartes mélangés ou parfois aux dames parfois. Puis c’était l’heure de manger. La cuisine chez Mamy était un endroit dont je garde encore aujourd’hui un souvenir fort. Un mélange d’odeur de campagne, d’épice, de poulet au four et le bois des meubles, quand je pense à toi, c’est l’une des première chose qui me revient !

La polo orange - 1981
Zoupla dans la Polo orange, 1981

Et J’ai plein de drôles de petits souvenirs comme cela qui me sont restés de mes journées avec toi… Les bonhommes que je trouvaient en regardant les carrelages, le son de l’autoroute au loin quand je me mettais dans le grand lit tout mou en regardant toutes les lumières par la fenêtre, nos promenade à travers les champs de Maïs pour aller faire les courses, les histoires que j’inventais avec les motifs du grand tapis,…

Un jour, on nous a dit que tu allais venir habiter près de chez nous ! Alors, on allait se promener pour te trouver une jolie maison, si possible avec au moins des barrières bleues… et pour finir, tu as trouvé un petit appartement.  Mamy était souvent avec nous. Elle venait faire les courses, nous garder à la maison quelques fois ou on partait tous en vacances, et on perdait même ton sac en faisant les photos !

Puis j’ai grandi, je suis devenu un grand qui a va la grande école ! Une grande école juste à coté de chez toi et j’ai rapidement pris tous les midi possibles pour venir manger chez toi ! J’aimais bien notre petit rituel.

« Bongiorno, come stai ? Oh va bene ! Que fachio oggi ? Mi fachio giographica, franchese… »

Il y avait de bonne pâtes aux courgettes, après le petit cours d’Italien,… et puis je restais encore pour regarder le Juste Prix ou Ma sorcière bien aimée avec toi… avant d’aller rejoindre mes amis.

« Oh, tene vai ? Si, vado a le muro, giungere mi amici ! Ciao ! Ciao ! »

Bien sur, j’étais un ado. Mais ado, qui aimait bien venir te voir ! Alors, c’est vrai, après je me suis envolé et j’ai eu une petite troupe qui a commencer à voler avec moi. Cela plus été aussi facile de te voir. De moins en moins facile même.

Maintenant que je suis « enfin » grand et que regarde ce que j’ai vécu et ce que toi tu as vécu, je trouve cela incroyable ! Tu n’as pas eu une vie facile, d’ailleurs je n’en connais pas tout. De tes histoires de petites filles, j’ai surtout retenu celles où tu jouais heureuses dans les campagnes que Seraing était encore et des grandes galeries que tu creusais dans la neige…  Les histoires du Congo qui semblaient plutôt amusantes, mais qui devaient être un sacré défi de plus pour toi… Tu en as vu des choses ici, tu as vu tes enfants grandir, voler, avoir une Laure, un Pierre, un Sylvain, une Claire et une Marie… puis eux même s’envoler et vu encore arriver un Rémy, un Thomas, un Charly, une Madeline, Une Alice, une Juliette, un Jolan et un Maxime…

Sacré Mamy, tu as vu des gens autour de toi pour qui tu avais de l’importance, et de cela je veux être heureux et me souvenir !

Au revoir pour ici ma Mamy des champs, mais je sais que tu restes près de nous tous.

Pierre, Sylvain et Mamy des Champs - 1983

Notre Famille, Notre histoire…

Notre Famille, Notre histoire…

Je m’interroge souvent de ce que je laisserais comme trace dans ce vaste monde, noyé maintenant de technologie et d’informations… Il est parfois intéressant de regarder derrière soi, ce que nos ancêtres nous ont laissé… Mes parents ont retrouvé quelques photos et témoignages que j’ai envie de partager. Les photos que j’ai ici sont loin d’être de bonne qualité, je les ai prise avec mon Smartphone, mais elles seront suffisantes pour vous en parler.

Je connais peu chose en réalité de mon grand-père maternel Jules Gilles, décédé en 1966 à l’âge 48 ans. Je crois me souvenir qu’il travaillait à la FN d’Herstal, qu’il jouait de la trompette dans un orchestre avec ses frères et bien sur qu’il était parti travailler au Congo. Malgré un nom famille bien francophone, il fait partie de la lignée russe de ma famille et à d’ailleurs vécu à Petrograd. Si l’on remonte de quelques générations on retrouve une comtesse polonaise et des noms de famille tel que Ossipoff et Sygnevitch !

Bref, sur cette photo datant de janvier 1942, on retrouve Jules et son frère Michel alors prisonnier en Allemagne. Ils arboraient le sourire pour ne pas inquiéter leur famille et ces photos servaient de carte postale afin de donner des nouvelles. En retournant celle-ci j’y trouve une lettre de mon grand-père Jules Gilles à Julia Bollen qui attendait son retour. Une lettre qui semble sortie de n’importe qu’elle histoire que l’on nous raconte maintenant autour de cette époque !

Ne m’envoyez plus rien autrement que par la voie régulière car par « Nicolas » nous n’avons presque rien reçu et pour ma part je n’ai eut que les lettres et les photos. Ca me fait bien de la peine de savoir que l’on nous escroque de telle façon pas tant pour moi mais pour vous tous qui vous privez.

Enfin il ne perd rien pour attendre.

Mon frère ne doit pas venir ici pour aucune raison. Il ne doit quitter nos parents. C’est le seul plaisir qu’il peut me faire et c’est très grand pour moi. Lorsque je signerai mes lettres : xxxxx Il faudra bien regarder à partir de la 10° à la 15° lignes et de même pour vous lorsque vous signerez Gilles Charles ou Julia Bollen.

Bien des compliments à Joseph Bollet et Ninie.

Je vous embrasse tous. Jules.

Ma mère m’a raconté il y a quelques jours, pendant que je regardais les photos qu’à cette époque, son papa Jules et les frères de celui-ci étaient de vraies têtes brulés. Prisonnier dans un camps de travail, mon grand-père devait travailler dans une usine allemande, mais se retrouvait souvent au cachot après avoir saboter les machines. Dans ce courrier il explique qu’il ne faut plus lui envoyer de nourriture, car les allemands ne la leur donne pas et surtout qu’il est impératif que son plus jeune frère Carlouchka (Charles) ne viennent plus. En effet, ce dernier faisait partie de la résistance et risquait sa vie lors de chaque visite « surprise ». Il fut d’ailleurs pour finir pris par les allemand et envoyer dans un camps de prisonnier.

C’est après la guerre que mes grands-parents se sont rencontrés. J’aurais surement l’occasion de vous parler de la branche italienne de ma famille.

J’aime tout particulièrement cette photo de mes grands-parents Marcella Marcon et Jules Gilles. Elle doit dater de 1946, voir 1947, lorsqu’il se sont fiancés. On les retrouve ici se promenant dans les rues de Liège. Ils ont l’air heureux. La guerre était finie, et j’imagine, toute l’activité reprenait son rythme !

Je vais tenter de faire un meilleur agrandissement de cette photo qui me parle beaucoup et que j’ai envie de garder en souvenir !

« D700 + objectif macro + pied, tu auras la meilleure reproduction » me propose d’ailleurs Jean-François !