#SaveYourInternet, R.I.P. Nectarine.
Il se dit que l’Internet que nous connaissons s’apprête à disparaitre. Les Etats-Unis ont voté une loi brisant la « neutralité du net ». En gros de l’autre coté de l’Atlantique, les opérateurs pourrons décider de proposer des offres favorisant certains services… Rendant par exemple la vitesse d’accès à des sites autres que Youtube ou Netflix plus faible, mais peut-être aussi à terme limitant grandement l’accès à des sites ou services moins populaires. Si, dit-on il est peu probable que ce genre de chose arrive en Europe ou la neutralité du net serait « bien protégée », on pourrait tout de même se poser certaines questions.
Si, en décembre dernier, nous vous expliquions qu’une disparition de la neutralité du Net américain aurait inévitablement des conséquences sur notre manière d’envisager la navigation Internet en Europe, rappelons que notre neutralité à nous (et particulièrement en France) est protégée plus solidement que jamais depuis un décret européen signé au printemps 2016. Si la marge de manœuvre accordée à Comcast & Co outre-Altantique peut donner faim à des opérateurs comme Orange, pour le moment, difficile d’imaginer comment les FAI continentaux pourraient retourner l’Union européenne, même en déployant une intense campagne de lobbying. Rien à craindre (ou presque, touchons du bois) de ce côté-là, donc. (A lire dans cette article : http://www.konbini.com/fr/tendances-2/etats-unis-neutralite-net-etiente-fcc-ajit-pai/)
En effet, nous utilisons de nombreux services hébergés aux Etats-Unis, qu’en sera-t-il de l’accès aux concurrents de Youtube, Spotify ou Netflix ? Comment pourront survivre des Bandcamp, Vimeo et autres Jamendo… ou tout simplement, l’accès à un autre type d’informations que ce que Google ou Facebook nous imposent restera-t-il envisageable ?
Puis voilà qu’arrive un petite info surprise que me relaie mon frère Pype, l’Article 13 que s’apprête à signer la Communauté Européenne…. Sauvons donc Internet !

Dans le projet législatif, l’article 13 fait débat et une campagne de mobilisationexige son retrait. Il stipule que les plateformes en ligne doivent «prendre des mesures pour assurer le fonctionnement des accords conclus avec les titulaires de droits pour l’utilisation de leurs œuvres». Les plus sceptiques craignent un filtrage automatisé de l’ensemble des publications, réduisant de fait la liberté d’expression. «Si l’article 13 de la directive sur le droit d’auteur devait être adopté, il imposerait une censure généralisée de tout le contenu que vous partagez en ligne», alerte le site Save your Internet, à l’origine de la campagne. En octobre, 57 organisations de défense des droits numériques dont l’Electronic Frontier Foundation ont signé une lettre ouverte aux représentants de l’Union européenne pour rejeter l’article incriminé. Les internautes sont appelés à interpeller les députés européens avant le vote. (A lire : dans le Figaro)
Si l’on creuse donc un peu cet article controversé, on peut donc comprendre que tout site offrant la possibilité d’uploader un média se devra d’être soumis d’être interfacé à un système de vérification des droits d’auteurs. Si bien évidemment, des géants à la Youtube et Facebook sont déjà près à cette adaptation, quand sera-t-il des petits… les Vimeo, Bandcamp, Jamendo ou Soundcloud pour revenir vers des outils que j’utilise régulièrement… Ils devront soit disparaitre, soit passer dans un format couteux, mais quoi qu’il arrive voilà qui rendra à nouveau compliquer la diffusion à large échelle de production artistique sur la toile…
Quid des faux positifs, des abus de droits d’auteurs… le quidam derrière son ordinateur se retrouvera impuissant face à l’AI qui aura pris le contrôle de notre monde. Et qu’en sera-t-il des logiciels libres, des bouts de code… Notre vision de l’Internet risque de bien changer….
C’est dans cet état d’esprit de vision peu enthousiasme de la création artistique et du monde de l’Internet que j’ai appris la nouvelle ce Weekend : l’administration de Nectarine, la Radio Demoscène à laquelle j’ai régulièrement participé ces 18 dernières années, avait pris la décision de « bannir » un nombre important des mes œuvres. C’est qu’il est vrai, avec près de 1500 compositions, dont près de 300 sur Nectarine… La situation avait déjà été compliquée par le passé au point de m’être souvent éloigné de ce petit monde que j’appréciais pourtant et avec lequel j’avais aimé partager mes créations, mais là… la blessure était plus forte… Après avoir quelques temps de réfléxion, je me suis dit que je ne pouvais pas laissé là non plus l’humanité décider du sort de ce que j’ai créé !